Ce mode de taille se pratique lorsque la structure de l’arbre est bien formée, après une dizaine d’années de taille de formation. Elle s’effectue en période de repos de la végétation de fin novembre à fin mars.
La taille d’entretien a pour but :
- Le maintien de l’équilibre entre la croissance de la végétation et la production de fruits.
- Le renouvellement des organes fruitiers sur les branches fruitières afin de garantir une production annuelle minimale.
- L’apport de lumière à l’intérieur de l’arbre.
- Le maintien d’un gabarit (volume) fonctionnel et pratique des arbres, permettant une taille et une récolte aisée et sans danger.
- La limitation de l’alternance en supprimant une partie des bourgeons à fruits.
- Le maintien d’une bonne aération en enlevant une partie du bois mort et les branches mal placées pour favoriser la circulation de l’air et des insectes pollinisateurs. Une bonne aération accélère l’élimination de l’humidité (rosées nocturnes, précipitations) ce qui limite le développement des maladies cryptogamiques (tavelure, chancre, oïdium, moniliose…) et augmenter l’efficacité d’éventuels traitements phytosanitaires
L’idéal serait de pratiquer une taille, la plus légère possible tous les 2 à 3 ans afin de limiter au maximum les réactions importantes de l’arbre (production de gourmands = bois) et ainsi favoriser la dynamique naturelle de la variété (ne pas contrarier la végétation).
Les principes de la taille d’entretien
Avant de monter dans l’arbre, il est important d’établir une stratégie de taille (bien déterminer les éléments importants de la structure) afin d’éviter de supprimer des organes que l’on pourrait ensuite regretter.
- Utiliser des outils désinfectés à la flamme ou à l’alcool pour éviter toute transmission de maladies (feu bactérien, chancres …).
- Toujours commencer par l’axe de l’arbre et ensuite, les charpentières les unes après les autres.
- Débuter la taille par le haut de l’arbre et descendre le long des éléments de la structure primaire (axe et charpentières).
- Éliminer le bois mort, les gourmands (tout ou en partie, selon les cas !), les branches mal placées (qui se croisent ou sont en surnombre). Cette opération permet en principe d’éclaircir la situation.
- Supprimer les branches mal situées à l’intérieur de la couronne, de façon à laisser pénétrer les rayons du soleil dans l’arbre, mais également pour permettre une bonne circulation de l’air dans cette dernière.
- Éviter au maximum la concurrence entre les branches et maintenir les organes fruitiers le plus près possibles des branches importantes afin d’améliorer la qualité des fruits.
- Éliminer les fourches en gardant la pousse la mieux orientée.
- Couper les cimes (juste au-dessus d’une branche latérale) pour limiter le développement en hauteur de l’arbre (maintien d’un gabarit pratique).
- Veillez à garder les prolongements les plus longs dans le bas de la plante et les plus courts dans le haut, afin de canaliser l’énergie de la plante.
- Éliminer le bourgeon terminal stimule la croissance d’un rameau, le laisser va calmer son développement et favoriser la mise à fruits.
- Éviter au maximum la coupe de branche dont le diamètre dépasse 5 centimètres.
Couper ce qui est de trop !
Voici un moyen facile pour retenir en quelques mots les principales actions de taille d’entretien. De manière générale, il est nécessaire de couper ce qui est de trop, ce qui est trop vigoureux et ce qui est trop vieux.
De trop : les pousses placées à l’intérieur de la couronne et ne permettant pas le passage de la lumière et de l’air doivent être supprimées à la base. Cette action contribue à aérer la couronne, à amener du soleil et ainsi éliminer l’humidité stagnante propice aux maladies.
Trop vigoureux : les branches trop fortes ont tendance à surpasser et à faire de l’ombre aux autres branches, raison pour laquelle on essaie de favoriser les branches plus fines et saines.
Trop vieux : le vieux bois ne donne pas une qualité de fruit excellente (mauvaise circulation de la sève dans les tissus conducteurs) et risque de casser car il devient plus fragile. Cependant, il est préférable de ne pas supprimer tous le bois mort, car il représente un biotope pour un bon nombre d’animaux et ne nuit pas à l’arbre.
En appliquant ces trois principes faciles à retenir, votre arbre recevra les soins nécessaires pour continuer à produire des fruits durant plusieurs années.
Remarque : la taille de restauration met en pratique les mêmes principes de taille que pour l’entretien, à la différence près que les interventions deviennent de plus sévères avec l’âge grandissant de l’arbre. Pour ménager les vieux arbres, il est conseillé de réaliser cette taille sur 2 ou 3 ans.
Pour en savoir plus…
– Ouvrages consultables à Vergers Vivants (F) ou à la Fondation Rurale Interjurassienne (CH) : – Le pré-verger pour une agriculture durable – F. Coulon, P. Pointereau, I. Meiffren (Ed. Solagro) – Arboriculture fruitière moderne – A. Lugeon (Ed.Payot Lausanne) – Manuel de taille douce – A. Pontoppidan (Ed. Terre vivante) |
Conseils à la Fondation Rurale Interjurassienne (CH) et à Vergers Vivants |
Réalisé dans le cadre du Programme de coopération territoriale européenne INTERREG IV France-Suisse 2007-2013
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